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Alzheimer ...
Vivant malgré tout
Membre de la Société Alzheimer Centre-du-Québec, Madame Brûlé a généreusement accepté de se faire photographier

Un amas de protéine sur des neurones et tout ce qu’on connait de la réalité se trouve transformé.

Les repères et les inhibitions tombent.

Le connu s’estompe.

Alzheimer_P1Sophie Chabot
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Un amas de protéine sur des neurones et tout ce qu’on connait de la réalité se trouve transformé. Le connu s’estompe. Les repères et les inhibitions tombent.

 

À la résidence Myosotis, il est fréquent de discuter de souvenirs datant de 25 ans avec une personne qui ne se rappelle pas avoir pris son café il y a 5 minutes. Possible aussi, au cours d’un discours qui semble incohérent et décousu, d’être confronté à une phrase du genre : « Quand les mots ne viennent pas, je mets n’importe quel mot à sa place. J’ai le droit de parler. Et les autres, si ça fait leur affaire, ben qu’ils s’en aillent ». Fréquent de se faire poser les mêmes questions de façon incessante ou de devoir consoler un aîné qui s’ennuie de sa mère. Il est commun de constater que la conscience est en 1958 alors que l’on partage un repas en conversant gaiement... en 2020. Les enregistrements audios réalisés témoignent de cette altération de la réalité.

Les portraits photographiques, ont été réalisés avec un éclairage unilatéral et très contrasté pour témoigner d’un état de fait important : la personne atteinte et ses proches assistent, impuissants, à un effacement progressif de la personnalité de l’être qu’ils ont toujours connu. Une attention particulière a toutefois été mise sur les regards, porteur de la vie, de l’essence de l’être. Les étincelles capturées dans les regards témoignent du vivant en chacun d’eux. La force lumineuse parle de ces éclairs de conscience, de ces moments de lucidité extrême au travers du tumulte. La vie est forte et toujours bien présente en chacun d’eux. On peut la voir dans leurs yeux, on peut la sentir lorsqu’ils s’approchent. Il est essentiel de voir cette force de vie toujours présente en eux : jusqu’au bout, le senti demeure.

À côté des photographies actuelles, on retrouve des reproductions de portraits jeunesse de ces mêmes personnes. Portraits qui viennent créer un parallèle entre les époques, entre l’avant et le maintenant, entre le passé et le présent. Lorsque la mémoire oublie, l’art permet de se souvenir ! Les portraits de jeunesse nous permettent donc, regardeurs, soignants, proches, de nous raccrocher à ce qui s’efface doucement.

Paradoxalement, ils ramènent chacun à la concrète et difficile réalité de la fragilité humaine. Toujours bien vivant, fragile aussi... un constat : la fragilité humaine peut être compensée par la force d’un réseau, des aidants naturels et des soignants dévoués.

Les artistes Sophie Chabot, photographe, et Karine Gagné, peintre, respectivement infirmière et préposée aux bénéficiaire, ont choisi de collaborer pour ce projet artistique. Ce qui permet aussi de faire ressortir l’essentielle collaboration du travail des soignants. Par leur patience et leur immense générosité, l’équipe de la Société Alzheimer Centre-du-Québec offre aux personnes atteintes des moments présents remplit de joie et d’humanité ainsi qu’un support inestimable aux proches.

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Société Alzheimer Centre-du-Québec
Conseil des art et lettres du Québec
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